Fiche descriptive
Provenance :
Collection Dieudonné Collesson, Inspecteur des Domaines, Reims ;
Collection Louis Antoine Félix Léon Collesson, Nancy, en 1878 ;
Vente M. C., Paris, 13 septembre 1922, n° 1, reproduit ;
Acquis à cette vente par Madame Damblanc ;
Vente anonyme, Paris, Hôtel Drouot, 12 mars 1948, (Mes Ader et Baudoin), n° 17, (attribué à Largillierre, Portrait présumé de Melle de Nantes),
Collection du Comte Igor Malewski, Paris, en 1966 ;
Acquis en 1970 par la famille de l’actuel propriétaire.
Expositions :
Exposition Universelle, Paris, Palais du Trocadéro, 1878, n° 163 ;
Exposé au Château de Versailles en 1966 avec un ensemble de portraits de dames de la Cour.
Catherine Guymont (Orléans 1666 – Paris 1754) était la fille d’Hervé Guymont (1632-1711), seigneur de La Mahitière, maréchal des logis de la Maison de roi, secrétaire du roi, et de Marie Madeleine Le Normant (1634-1714). Elle épousa en 1684, Michel Begon dit le Jeune (1655 – 1728), Seigneur de Montfermeil. La famille Begon était apparentée à Colbert. Le frère de Begon le Jeune, Michel Begon V, occupa des fonctions prestigieuses notamment celle d’Intendant de la Marine de Rochefort. Michel Begon de Montfermeil amassa une grande fortune mais mourut ruiné Sa femme se sépara de lui en 1702.
Nous pouvons rapprocher notre portrait de plusieurs grands tableaux de Largillierre peints vers 1695. On retrouve ainsi la figure du page portant une corbeille de fleurs, et non de fruits, sur un Portrait de femme conservé à l’Academy of Art d’Honolulu (voir M. N. Rosenfeld, Largillierre portraitiste du XVIIIème siècle, Montréal, 1981, reproduit p. 122, fig. 18c). La figure du négrillon apporte une touche exotique alors à la mode au tableau, en même temps qu’elle met en valeur la pâleur à la mode du modèle. Le personnage du page réapparait dans un autre grand portrait de femme, avec un perroquet et un chien, daté 1696, conservé au Metropolitan Museum of Art de New York (voir Op. cité supra, n° 18, reproduit).
Catherine Begon cueille une branche de jasmin, introduit d’Espagne au XVIIème siècle, symbole de l’amour voluptueux. Le peintre établit ainsi une subtile correspondance entre la personnalité du modèle et le symbolisme de la fleur.
Largillierre s’attache à peindre durant cette période, une image de « belle femme », plutôt qu’un portrait individualisé, inspiré par les portraits d’Anton van Dyck. Le raffinement des étoffes et de la coiffure, la délicatesse des couleurs, sont caractéristiques de la première partie de carrière du peintre. Notre modèle est vêtue d’une somptueuse robe bordée par un motif de pagodes. Les premières ambassades hollandaises dans les années 1650, la venue de l’ambassadeur de Siam à Versailles en 1686, ou bien la diffusion d’estampes, ont mis à la mode les motifs inspirés par la Chine et l’Extrême Orient en général. Dès la fin du XVIIème siècle, des artistes comme Jean Bérain constituent des recueils d’ornements, utilisés à l’infini, notamment dans la décoration intérieure et les étoffes.
Nous remercions Dominique Brême pour les informations contenues dans cette notice. Notre tableau sera inclus dans le catalogue raisonné qu’il prépare actuellement.