Michel-François DANDRÉ-BARDON (Aix-en-Provence 1700 – Paris 1783)

La Peinture ébauchant le tableau de Tullie

Toile
98 x 78,5 cm
Accidents et restaurations

Prix de vente

78 000 €

Date et lieu de vente

12 octobre - Paris, Hôtel Drouot

Fiche descriptive

Provenance :
Offert par l’artiste au graveur Henri-Simon Thomassin ;
Collection Fauquet en 1767 ;
Collection Théodore Brouillon en 1897.

Bibliographie :
E. Parrocel, Histoire documentaire de l’Académie de peinture et de sculpture de Marseille, tome 1, Paris, 1889, pp. 137-138 ;
D. Chol, Michel François Dandré-Bardon, ou l’apogée de la peinture en Provence au XVIIIe siècle, Aix-en-Provence, 1987, n°34 (localisation inconnue).

D’André Bardon le 10 septembre 1767 nous raconte lui-même l’historique de ce tableau. Il écrit à l’Académie de peinture de Marseille : « je serais bien charmé de savoir si le tableau représentant la Peinture, que M. Fauquet a prêté à votre Salon, est celui que j’avais fait autrefois pour le fameux Thomassin, en reconnaissance de feu mon père qui l’a gravé d’après JB van Loo. Je me rappelle que j’avais représenté la Peinture ébauchant mon tableau de l’Académie où Julie est retracée faisant passer son char sur le corps de son père. »
Jean-Baptiste van Loo a effectivement réalisé le portrait du père de Dandré Bardon, Thomassin en a fait la gravure et le morceau de réception de l’artiste à l’Académie Royale de peinture le 30 avril 1735 est aujourd’hui conservé au musée Fabre de Montpellier (voir D. Chol, opus cité supra, n°32, reproduit).
Notre tableau a plutôt été peint à la fin du séjour parisien de l’artiste (Thomassin mourant le 1er janvier 1741) à un moment où Dandré Bardon préfère se retirer dans la campagne aixoise. Le tableau est une espèce de curiosité, une rareté dans la peinture française de son époque lorgnant presque vers le monde de la curiosité. L’attitude décontractée de la Peinture, le jeune homme regardant la Lune par la fenêtre sont plutôt des hommages à Venise et à la Commedia dell’arte.
Le dessus de fenêtre est un tableau de Chardin qui appartenait à Dandré Bardon, aujourd’hui conservé au musée de Philadelphie (voir P. Rosenberg, Tout l’œuvre peint de Chardin, Paris, 1983, n°42, reproduit). Il est donc probable que l’intérieur représenté ici soit l’intérieur du peintre.
Le musée de Châteauroux conserve une esquisse pour le tableau de Montpellier, lui aussi horizontal, Dandré Bardon dans notre tableau préférera un format ovale, plus libre et plus soluble dans l’air. Les références aux beaux-arts présents dans toute la partie droite du tableau, et même le violon suspendu librement, montrent le caractère éclectique de l’artiste passionné par tout ce qui l’environne.