Hyacinthe RIGAUD (Perpignan 1659 - Paris 1743)

Portrait en pied de Louis XIV en armure

Toile marouflée sur carton
28 x 21 cm

Estimation

40 000 / 60 000 €

Date et lieu de vente

11 juin 2025 - Paris, Hôtel Drouot

Fiche descriptive

Ce modello, récemment découvert et encore inédit, est un témoignage précieux des réflexions de Hyacinthe Rigaud dans la conception du portrait «du roi armé» (Madrid, Musée du Prado), élément majeur de la propagande royale française à destination de la cour espagnole, réalisé quelques mois après le célèbre portrait «en costume royal» (Paris, Musée du Louvre), alors que se prépare la future Guerre de Succession d’Espagne (1701-1714).

Le roi est ici représenté en armure, encore conquérant en dépit de l’âge et des épreuves à venir. Bien que l’armure soit devenue un accessoire militaire quelque peu obsolète il reste particulièrement apprécié de l’aristocratie pour leurs portraits pendant tout le XVIIIe siècle comme symbole de pouvoir.
L’arrière-plan n’est pas non plus choisi au hasard : le roi pose devant son dernier fait d’arme personnel, le siège de Namur de 1692. Il s’agit de l’un des épisodes de la guerre dite de la ligue d’Augsbourg ou « de neuf ans », qui voit dès 1689 une bonne partie des pays européens en lutte contre la politique hégémonique de Louis XIV. Le roi veut frapper fort au cœur de la Flandre espagnole en s’emparant de la place de Namur, au confluent de la Sambre et de la Meuse, verrou des communications terrestres et fluviales des Pays-Bas. C’est la dernière fois que le roi apparaîtra sur les champs de bataille et ce dernier passage a bénéficié de toutes les « cérémonies de l’information » dont est capable le Grand Siècle : Te Deum à Versailles, à Paris et dans toutes les grandes villes de France, inscriptions et frappe de médailles, chansons et tableaux, et, bien sûr, relations du siège. L’abondance des témoignages permet de saisir l’importance qu’a revêtue le siège de Namur dans la réputation du roi, notre portrait en est un des plus manifestes.

Étonnamment, ce portrait ne fit pas l’objet d’une mise en gravure intégrale, comme ce fut le cas pour le portrait en costume royal. Toutefois le graveur Jean-Baptiste Massé (1687–1767) l’inséra dans une composition due à Antoine Coypel (collection privée).

Ariane James-Sarazin a confirmé que ce petit tableau est une esquisse préparatoire avec de légères variantes pour le tableau de Rigaud conservé au musée du Prado (voir A. James-Sarazin, Hyacinthe Rigaud, vol. II, Dijon, 2016, n°P.774, reproduit).

Le tableau sera inclus dans le supplément du catalogue raisonné actuellement en préparation par Madame James-Sarazin.

Nous remercions Monsieur Martenet pour les éléments inclus dans cette notice, une étude détaillée sera remise à l’acquéreur.

Maison de vente

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