Hubert ROBERT (Paris 1733 – 1808)

Les Cascatelles de Tivoli

Toile
241 x 217 cm

(Frais acquéreurs judiciaires : 14,28 % TTC)

Prix de vente

280 000 €

Date et lieu de vente

6 juillet 2022 - L’Atelier Richelieu, 60 rue de Richelieu 75002 Paris

Fiche descriptive

Depuis le XVIème siècle, l’antique ville de Tivoli, dont le paysage est un mélange de pittoresque naturel et de ruines, séduit plusieurs générations d’artistes et de collectionneurs, incarnant pour beaucoup le paysage idéal. Située à une trentaine de kilomètres de Rome, Tivoli bénéficie dès l’Antiquité d’un attrait dû à l’exceptionnelle beauté de son site montagneux et de ses cascades. Peu avant notre ère, Mécène, le protecteur des Arts, y avait fait construire deux temples, dont celui de Vesta, maintes fois représenté.
L’intérêt des peintres et des voyageurs atteint son paroxysme dans la deuxième moitié du XVIIIème notamment avec la mode pour l’Antique et les ruines. Tivoli devient un passage obligé pour la plupart des artistes séjournant à Rome.
Joseph Vernet, considéré comme le meilleur paysagiste de sa génération, peignit une quarantaine de vues de Tivoli, certaines durant les vingt années qu’il passa en Italie. Les autres d’après croquis, à son retour en France. A la génération suivante, nous pouvons citer des artistes aussi différents que Jean -Pierre Houël, François Boucher, Honoré Fragonard, Gaspar Vanvitelli ou encore Giovanni Battista Piranèse….

Tivoli ne pouvait que séduire Hubert Robert, comme en témoignent les nombreuses toiles qu’il a peintes au cours de sa carrière. Il visita le site à plusieurs reprises à l’occasion de son séjour à Rome entre 1754 et 1765.
En 1769, trois ans après sa réception en tant que peintre d’architecture à l’Académie royale de peinture et de sculpture, Robert expose au Salon la première représentation des Cascatelles de Tivoli (Pau, musée des Beaux-Arts ; voir le catalogue de l’exposition Hubert Robert, un peintre visionnaire, Paris, musée du Louvre, 2016, n°38, reproduit). Notre tableau adopte un point de vue légèrement différent. L’échelonnement des plans du sujet magnifie la population des campagnes romaines, puis la cascade et les ruines des monuments antiques de part et d’autre (le temple de Vesta et la villa de Mécène). Ce choix de composition et la variété des éléments naturels dépeints, offrent de multiples changements de tonalités chromatiques. Ce procédé est d’autant plus ambitieux que Robert réalise plusieurs variations de vues de Tivoli, qu’il expose au Salon de 1769, 1771, 1773 et 1777. Lorsqu’il ne change pas le cadrage, il varie les motifs, par exemple le temple de Vesta peut être montré selon plusieurs côtés, avec ou sans l’église avoisinante, tandis que les figures et animaux sont modifiables.