EDOUARD DETAILLE

La mort du roi Henri II au tournoi de l’hôtel des Tournelles

(Paris 1848 – 1912)

Toile

207 x 386 cm

Signé et daté en bas à gauche EDOUARD DETAILLE / 1906

Vente le 11 juin 2021, Drouot-Richelieu

Thierry de Maigret
5 rue de Montholon, 75009 Paris
contact@thierrydemaigret.com, +33 1 44 83 95 20

 

Prix de vente

69 552 € TTC

Date et lieu de vente

Vente le 11 juin 2021, Drouot-Richelieu

Fiche descriptive

Edouard Detaille est l’élève de Ernest Meissonier. Peintre de sujets historiques il représenta des évènements contemporains comme les batailles de Rezonville et Champigny, mais aussi des événements plus anciens. Ici il traite un épisode marquant de l’histoire de France : la mort de Henri II en 1559 lors d’un tournoi organisé à l’occasion de deux grands mariages, celui de Marguerite, la sœur du roi, avec le duc de Savoie Emmanuel-Philibert, et celui d’Élisabeth, fille aînée du roi, avec Philippe II, roi d’Espagne. Le tournoi est organisé dans la rue Saint-Antoine devant l’hôtel des Tournelles, résidence habituelle du roi. Henri II en affrontant le comte Gabriel de Montgomery, est gravement blessé à l’œil par la lance de son adversaire et succombe de ses blessures à l’âge de quarante ans.

Une inscription en bas au centre reprend la prédiction de Nostradamus sur la mort du roi :

« Le lyon jeune le vieux surmontera,

En champ bellique par singulier duelle,

Dans cage d’or les yeux luy crevera,

Deux classes une puis mourir mort cruelle. »

Detaille réalisa cette œuvre, qu’il acheva en 1906, ainsi que plusieurs autres panneaux décoratifs, pour orner l’un des murs de l’hôtel particulier de Georges Jules Dufayel (1855 – 1916), homme d’affaires fondateur des Grands Magasins Dufayel, le grand magasin le plus vaste au monde à l’époque. Georges Dufayel acheta une demeure sur l’avenue des Champs-Élysées ayant appartenu à la duchesse d’Uzès. Il la remplaça par un hôtel particulier plus imposant décrit comme : « Une des maisons les plus chères et ostentatoires au monde, elle a été construite pour le marchand de meubles millionnaire Dufayel avant la [Première] Guerre [mondiale], mais qui, l’ayant trouvée trop magnifique pour y vivre, a préféré habiter jusqu’à son décès une maison plus raisonnable édifiée dans la cour. » (« Oil Giants Buy French Palaces », New York Times, le 8 décembre 1920, p. 9.) Le bâtiment fut détruit en 1925.

Une étude préparatoire de cette œuvre est conservée au musée de l’Armée à Paris (gouache, crayon et aquarelle, 57 x 105 cm).

Provenance : Hôtel particulier de George Dufayel, Paris, 76 avenue des Champs-Elysées jusqu’à sa destruction en 1925.

Bibliographie : F. Robichon, Edouard Detaille, un siècle de gloire militaire, Paris, 2020, p.121.