Lubin BAUGIN (Pithiviers 1610 – Paris 1663)

Nature morte aux financiers, au verre de vin et à la miche de pain

Panneau de chêne, une planche, non parqueté
46,5 x 60 cm
Signé en bas à droite BAVGIN
Fente au panneau

Estimation

200 000 / 300 000 €

Date et lieu de vente

16 août 2025 - Vichy

Fiche descriptive

Lubin Baugin, après plusieurs siècles d’oubli, a été redécouvert en 1934. Deux de ses natures mortes, celle à l’échiquier et celle à la chandelle, ont été montrées au musée de l’Orangerie lors de l’exposition des Peintres de la réalité en France au XVIIe siècle (notice de Charles Sterling). Les travaux de Michel Faré, « Baugin, peintre de natures mortes », dans le Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français en 1956, et Le Grand Siècle de la nature morte en France de 1974 ont permis d’accroître nos connaissances sur cet artiste et sur sa production de natures mortes. L’exposition des musées d’Orléans et de Toulouse en 2002 a fait le point sur la question.

Notre tableau est la cinquième nature morte signée de Baugin. Elle rejoint dans le corpus :
-la Nature morte à la coupe d’abricots acquise en 1967 par le musée des Beaux-Arts de Rennes (voir le catalogue de l’exposition Lubin Baugin, Orléans-Toulouse, 2002, n°1, reproduit) ;
-la Nature morte à la chandelle de la Galleria Spada de Rome (voir opus cité supra, n°2, reproduit) ;
-la Nature morte à l’échiquier du musée du Louvre (don de Pieter Smidt van Gelder en 1935 ; voir opus cité supra, n°3, reproduit) ;
-la Nature morte aux gaufrettes du musée du Louvre (acquise chez Heim-Gairac en 1954 ; voir opus cité supra, n°5, reproduit).
Ces natures mortes ont très probablement été peintes au début de sa carrière, vers 1630, lorsque l’artiste quitte sa province natale pour s’installer dans la capitale. N’ayant pas accompli d’apprentissage chez un maître parisien, comme l’exigeait le règlement de la corporation des peintres et des sculpteurs parisiens, il n’a d’autre choix que de s’établir à Saint-Germain-des-Prés. Ne pouvant ainsi travailler sur les grands décors ou réaliser de vastes compositions dans l’enceinte de Paris, il se tourne alors, jusqu’à son séjour en Italie en 1632, vers un type de production plus accessible aux bourgeois qui venaient au faubourg Saint-Germain.
Le Dessert de Gaufrettes, situé vers 1631, partage des similitudes frappantes avec notre tableau : la même vaisselle en métal posée au bord de la table et projetant son ombre sur la nappe, un verre hollandais identique placé à gauche de la composition, ainsi qu’un mur en pierres de taille marquant un angle similaire à gauche du tableau.
Loin des natures mortes nordiques foisonnantes, Baugin privilégie la sobriété et l’équilibre dans ses compositions où chaque objet semble baigné d’une lumière tamisée et délicate, invitant à une contemplation silencieuse du quotidien.

Maison de vente

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